Aus Druck
Période : Juillet 2024
Equipe : Kadia Dabo
Lieu : Kunstverein Bielefeld, Allemagne
Partenaires : Kunstverein Bielefeld
En juillet 2024, Kadia Dabo a initié et activé le projet de co-création Aus Druck au sein de la Kunstverein Bielefeld, en résonance avec l’exposition « Klassenzimmer (Sala de Classe) » de l’artiste brésilienne Andréa Hygino. Ce projet s’est inscrit dans la continuité de la démarche collaborative d’ETWAS et a proposé un atelier explorant les liens entre le langage, le corps et la matière. Avec un groupe de participants, l’expérience a pris la forme d’un travail plastique et sensoriel autour des expressions faciales et de leur rapport aux lettres et aux sons.
Les lettres jouent un rôle essentiel dans l’exposition « Klassenzimmer (Sala de Classe) » d’Andréa Hygino. Elles apparaissent sur la langue de l’artiste sous forme de pâtes alphabet dans une soupe ou de pains cuits en forme de voyelles.
Consommées ou prononcées, elles créent ainsi un lien entre la langue et le corps. Les lettres participent à l’apprentissage du langage. Elles suivent un ordre standardisé et une séquence normée, tout en s’ancrant dans des corps singuliers, ouvrant des espaces d’interrogation entre l’expression propre et celle acquise.
Dans son atelier, Kadia Dabo a abordé ces ambivalences et a invité les participants à une expérimentation collective en lien avec sa pratique et l’exposition. Au centre de cette exploration s’est trouvée la mimique, en tant qu’action corporelle, et sa relation aux lettres qu’elle articule. Les participants ont modelé dans l’argile des traces de leur propre parole, explorant les formes plastiques issues de l’articulation des lettres. Cet atelier a offert une expérience physique du langage, créant une relation intime entre le corps, la matière et le mouvement.






Après-shampooing
Période : Janvier 2021 – Aujourd’hui
Equipe : Kévin Cabaret, Kadia Dabo
Lieu : Béziers (France); Köln, Bielefeld (Allemagne)
Partenaires : ANCT, DRAC Occitanie (Ministère de la Culture), Région Occitanie, CAF de l’Hérault, Off-space Idyll, Kunstverein Bielefeld
Lien vers le site internet dédié au projet
https://après-shampooing.com/
Lien vers l’exposition à Idyll
https://idyll.jetzt/kevin-cabaretbr-apres-shampooing/
Lien vers l’exposition à la Kunstverein Bielefeld
https://www.kunstverein-bielefeld.de/de/exhibitions/jahresgaben-24-25
Le projet Après-shampooing est un projet de recherche-action initié par l’artiste plasticien Kévin Cabaret d’ETWAS, centré sur la question des cheveux et des coiffures comme éléments de construction identitaire. À travers ce projet, il s’agit d’explorer comment nos cheveux, en tant que marqueurs identitaires, traduisent nos appartenances, nos préjugés et nos récits personnels, tout en cherchant à dépasser les stéréotypes de genre.
Depuis 2021, Après-shampooing s’est déployé dans plusieurs phases, à commencer par une résidence dans les quartiers prioritaires de Béziers – Centre-ville, Iranget-Grangette et La Devèze – de janvier à juin 2023. Dix groupes issus de structures d’accueil locales, repérés par les services de la Politique de la Ville, ont été invités à participer à des ateliers partagés d’expression artistique, où ils ont utilisé le dessin pour interroger leurs perceptions des cheveux et des coiffures. Ce processus a permis de mettre en lumière ce que nous avons de singulier et en commun à travers cet élément de notre identité. Un espace de rencontre a également été occupé par l’artiste, servant de point de ralliement pour les habitants et passants, afin de suivre l’évolution du projet et préparer sa valorisation finale. Les salons de coiffure des quartiers ont été impliqués en tant que partenaires, accueillant des œuvres réalisées dans les ateliers et servant de lieux d’exposition pour les créations.
Depuis janvier 2024, Kévin Cabaret poursuit ses expérimentations à Cologne, collaborant avec des salons tels qu’Africans Barber, Nur Haarstudio et Fasfous Barbershop, dans le quartier de Kalk. L’off-space associatif Idyll a invité l’artiste a montrer dans ses vitrines les portraits réalisés dans les salons de coiffure de Kalk, entre le 14 juin et le 21 juillet 2024. L’artiste à également activé un workshop/performance dans le cadre du programme AIC ON’24 le 6 juillet 2024, ainsi qu’une performance lors du festival de quartier Trimborn Straßenfest le 15 juin 2024. Par la suite, Kévin Cabaret a été invité pour une résidence à Bielefeld organisée par le Kunstverein Bielefeld dans le cadre du programme Daily Manual du 22 juillet au 2 août 2024. Pendant cette résidence, il a travaillé dans les salons de coiffure Neue Zeit Frisör et Khalil Friseur, et les productions réalisées ont été exposées dans ces salons à partir du 2 août pendant deux semaines. Parallèlement, à travers ses différentes phases, Après-shampooing continue d’explorer la diversité des identités à travers une pratique artistique participative. Le projet utilise le dessin comme moyen d’expression pour offrir un espace de rencontre et de réflexion aux habitants, clients et coiffeurs, et pour favoriser l’émergence de récits collectifs sur la relation aux cheveux et aux coiffures. Ces démarches, tout en créant des liens et des échanges, ouvrent de nouvelles perspectives sur la manière dont nous percevons et vivons nos identités, et permettent de questionner les stéréotypes en réinventant des espaces de partage autour de ces thématiques.








Lumière et Ombre
Période : Avril – Septembre 2023
Equipe : Kadia Dabo
Lieu : Cazedarnes, France
Partenaires : Ville de Cazedarnes, Médiathèque Clardeluno,
Ecole Les Sources
Au printemps 2023, la médiathèque Clardeluno de Cazedarnes a invité Kadia Dabo, via ETWAS, à mener une résidence artistique à l’occasion de ses 10 ans. Le projet Lumière et Ombre initialement centré sur l’œuvre de Jeanne Léa Théodora Barthès (1898-1972) dite Clardeluno, poétesse originaire de Cazedarnes qui a donné son nom à la médiathèque, s’est transformé au fil des rencontres hebdomadaires avec un groupe d’habitants volontaires adultes. Ayant exprimé un détachement vis-à-vis de l’autrice, ils ont réorienté le projet vers les souvenirs liés à leurs parcours de vie et à l’ancienne école du village, aujourd’hui devenue la médiathèque. Après que Kadia Dabo ait gagné la confiance du groupe de participants, celle-ci leur a demandé s’il pouvaient ramener des photos d’eux en lien avec le village, l’école et la médiathèque. Le projet était lancé. La parole était libérée. Des récits très personnels ont émergé et mis en avant la transformation des lieux et de leurs usages au fil des générations.
Accompagnée par chacun des protagonistes, Kadia Dabo est allée repérer et photographier les lieux du village évoqués lors des témoignages. La superposition du temps et des images (les photographies apportées au départ et celles, contemporaines, des lieux cités) est venue former des collages. Ces collages fonctionnent à la manière de cadres temporels, où les personnes qui parlent depuis le passé et regardent l’objectif se retrouvent insérés dans une temporalité nouvelle. Des ateliers intergénérationnels ont aussi été menés avec les élèves de l’école primaire voisine, en écho aux témoignages des adultes. À travers l’écriture et l’enregistrement sonore, les enfants ont exploré leur propre rapport aux témoignages des habitants en les mettant en perspective avec leurs réalités. La résidence s’est clôturée par une exposition en septembre 2023 dans la cour de la médiathèque, mêlant textes issus des ateliers, diffusion d’enregistrements sonores réalisés avec les élèves et impressions sur bois des collages numériques.





J’habite ici
Période : Juin 2022 – Juin 2023
Equipe : Kadia Dabo
Lieu : Prémian, France
Partenaires : Au fil des Arts, Ecole élémentaire de Prémian-Saint-Etienne-d’Albagnan
Le projet J’habite ici a été une initiative de recherche-action portée par Kadia Dabo, en collaboration avec l’association Au fil des Arts, acteur culturel ancré dans le village de Prémian depuis vingt ans. Ce projet visait à interroger le patrimoine intime du village en donnant la parole aux habitants et en valorisant leurs récits personnels afin de déconstruire l’Histoire officielle et de révéler la diversité des identités locales.
De juin 2022 à juin 2023, la résidence artistique s’est déroulée dans le village et dans la vallée du Jaur. Grâce à l’aide de Jean-Louis Gleizes, fondateur de l’association Au fil des Arts, qui a identifié les volontaires, Kadia Dabo a réalisé une série d’entretiens avec huit habitants aux profils variés, recueillant leurs anecdotes sur Prémian. Ces témoignages ont servi de base à quatre ateliers de co-création organisés de septembre 2022 à janvier 2023 au sein des locaux d’Au fil des Arts.
La phase finale du projet s’est matérialisée par une déambulation artistique dans Prémian, un parcours nomade qui a relié des lieux symboliques forts de l’histoire du village, ponctué d’installations telles que Masques dans le béal (canal d’irrigation), Scène sur la place du village et Rideau dans la niche de la cour de la médiathèque. Ces installations, issues des enregistrements et des objets réalisés lors des ateliers, ont mis en lumière le patrimoine vécu et partagé du village.
J’habite ici s’est ainsi inscrit dans une démarche de co-création alliant recherche en design de produit et pratiques audiovisuelles, transformant le patrimoine en un héritage pluriel et inclusif, et permettant aux habitants de Prémian de devenir acteurs de leur mémoire.












Les pieds dans l’eau
Période : Juillet 2022
Equipe : Kévin Cabaret, Kadia Dabo
Lieu : GEM Lesseps, Montpellier; Villeneuve-lès-Maguelone;
Port Ariane, Lattes, France
Partenaires : Culture et Sports Solidaires 34, GEM Lesseps
Les pieds dans l’eau a été un projet de recherche artistique mené par Kévin Cabaret avec les adhérents du GEM Lesseps à Montpellier, en collaboration avec Culture et Sports Solidaires 34. Conçu comme une enquête sensible sur la ville et son environnement, il a exploré les quartiers montpelliérains construits sur d’anciennes zones humides, à la frontière entre urbanisation et nature. L’objectif était de questionner les relations entre les êtres vivants – humains, oiseaux, roseaux – et les architectures postmodernes érigées sur ces territoires où tous semblent, au sens figuré comme au sens propre, avoir les pieds dans l’eau.
Structuré en trois temps forts, le projet a mobilisé la photographie, le dessin et la peinture comme outils de captation et d’expression.
Tout au long du projet, un dialogue s’est construit autour de la perception de la ville, des souvenirs qu’elle évoque et des histoires qu’elle porte. Par le biais d’une approche collective et progressive, Les pieds dans l’eau a offert aux participants un espace de réappropriation et de mise en récit de leur territoire, en jouant sur la complémentarité des médiums et la sensibilité de chacun face aux transformations urbaines et paysagères.
Chaque rencontre s’est concentrée sur un médium particulier, permettant aux participants d’expérimenter différentes manières d’observer et d’interpréter leur environnement. Des sorties in situ, notamment aux salines de Maguelone et à Port Ariane, ont favorisé une immersion directe dans ces paysages hybrides, tandis que des ateliers en intérieur ont permis d’analyser les formes, les couleurs et les textures recueillies sur le terrain.





Tramontane
Période : Novembre 2021 – Décembre 2022
Equipe : Kévin Cabaret, Guilhem Causse, Kadia Dabo, Juliette Ulrich
Lieu : Communauté d’Agglomération Béziers Méditerranée, Communauté de Communes Grand Orb, France
Partenaires : DRAC Occitanie (Ministère de la Culture), Académie de Montpellier, CAF de l’Hérault, CIRDOC Béziers, Ville de Bédarieux, Ville de Saint-Chinian, Ville de Sérignan,
Tramontane est un projet artistique transdisciplinaire né d’une rencontre entre le vent, le territoire et ses habitants. De novembre 2021 à décembre 2022, ce projet a exploré la tramontane, vent emblématique du Biterrois et du Haut-Languedoc, en croisant les pratiques artistiques, scientifiques et sociales. A travers une série d’ateliers, de résidences et de collaborations, ce projet a permis d’engager une large population, en particulier des jeunes, dans une démarche de co-création. C’est dans le cadre de la Communauté d’Agglomération Béziers Méditerranée et de la Communauté de Communes Grand Orb que le projet s’est déployé, avec des actions menées sur les territoires de Bédarieux, Lignan-sur-Orb et Espondeilhan. L’objectif était de sensibiliser les habitants aux liens entre la tramontane et leur environnement culturel, historique et social, tout en les invitant à devenir acteurs d’une création collective.
Au cœur de ce projet, plusieurs artistes ont été invités à travailler avec les habitants : la designer Kadia Dabo, le plasticien Kévin Cabaret, la réalisatrice Juliette Ulrich et l’artiste Guilhem Causse. Chaque intervenant a conçu un volet spécifique du projet, en lien avec les différentes facettes de la tramontane : Kadia Dabo s’est concentrée sur les récits d’habitants liés au vent pour les transformer en chorégraphies des mains dans son projet Avec les mains, avec le vent; Kévin Cabaret a développé un travail de dessin performatif à partir des roseaux (cannes de Provence) et de l’album Vibrating reed du groupe occitan Trioc.
Juliette Ulrich est partie à la recherche de la tramontane en sillonnant le Languedoc de la Montagne Noire au littoral; Guilhem Causse a exploré la sensibilité sonore de ce phénomène naturel pour générer électroniquement des représentations visuelles organiques. Le projet a pris des formes multiples : des ateliers scolaires ont permis aux élèves de créer des œuvres visuelles et sonores inspirées par le vent, une résidence de création a donné naissance à un court-métrage, Rhumb, réalisé par Juliette Ulrich, qui capte les humeurs de la tramontane à travers le son et l’image. En parallèle, à Bédarieux, une boutique inoccupée a été transformée en un laboratoire de création, où les habitants ont pu expérimenter avec des installations sonores et visuelles, mais aussi partager leurs récits et perceptions du vent.
Tout au long de l’année, plus de 250 personnes ont participé aux différentes étapes de ce projet, qu’il s’agisse de jeunes élèves, d’habitants de passage ou de curieux venus découvrir les résultats de la co-création. À la fin du projet, les productions des participants ont été présentées lors d’une exposition publique et des cartes postales ont été éditées et distribuées pour valoriser les œuvres et transmettre l’expérience vécue.









Objets-Souvenirs
Période : Janvier 2018 – Décembre 2022
Equipe : Kadia Dabo, Kévin Cabaret
Lieu : Pays Haut Languedoc et Vignobles, France
Partenaires : Europe-LEADER (via le Pays HLV), DRAC Occitanie (Ministère de la Culture), Département de l’Hérault, Pays Haut-Languedoc et Vignobles, Ligue de l’enseignement de l’Hérault, Villes et médiathèques d’Azillanet, Bédarieux, Cessenon-sur-Orb, Laurens
La recherche-action Objets-Souvenirs, menée entre 2018 et 2022 par Kadia Dabo et Kévin Cabaret dans le Pays Haut Languedoc et Vignobles, visait à croiser les pratiques artistiques et psychosociales au service de publics éloignés de l’offre culturelle. Implémentée dans quatre communes du territoire — Azillanet, Cessenon-sur-Orb, Laurens et Bédarieux — elle a permis de développer une méthodologie d’accompagnement collectif alliant arts visuels et psychologie clinique.
Sur quatre ans, 96 ateliers ont été organisés en co-intervention avec des psychologues cliniciennes, réunissant plus de 150 participants issus de divers horizons, notamment des personnes en situation de précarité et de fragilités psychosociales. Ceux-ci ont été invités à s’approprier des objets patrimoniaux locaux comme supports d’expression artistique. La démarche, fondée sur une approche sensible de la mémoire et du territoire, a favorisé la création de liens sociaux, le développement de l’estime de soi et une revalorisation de leur place dans la vie culturelle locale. Différents médiums et techniques ont été explorés, parmi lesquels le collage, le dessin, le travail en volume, l’écriture et l’installation.
Ces moyens d’expression ont permis d’interroger les récits personnels et collectifs, tout en développant des formes plastiques engageant le corps et l’espace. Tout au long de la recherche, divers outils ont été conçus pour favoriser l’expression individuelle et collective : protocoles d’atelier, bilans réflexifs interdisciplinaires, ateliers participatifs et dispositifs de co-création. Un jeu de société, Objets-Souvenirs, imprimé et diffusé à partir de 2022, a été développé comme outil de transmission et d’évaluation du projet. En parallèle, des parcours sensoriels ont été expérimentés, offrant aux participants une approche immersive et sensible du patrimoine et de la mémoire collective.
Les résultats ont été restitués à travers des rencontres ouvertes au public et des séminaires interprofessionnels, favorisant ainsi le partage d’expériences et la transmission des méthodologies développées. Cette initiative, soutenue par un réseau de partenaires culturels, sociaux et éducatifs, a permis d’expérimenter de nouvelles formes d’accompagnement psychosocial tout en renforçant la dynamique territoriale.









Sur mon chemin
Période : Septembre – Décembre 2021
Equipe : Kévin Cabaret, Kadia Dabo
Lieu : Hôpital de jour La Pergola, Béziers, France
Partenaires : Culture et Sports Solidaires 34, Hôpital de jour La Pergola
Sur mon chemin a été un projet de co-création artistique mené par Kévin Cabaret à l’Hôpital de jour La Pergola à Béziers, en partenariat avec Culture et Sports Solidaires 34. Conçu en étroite collaboration avec l’équipe soignante, il a proposé aux jeunes patients une exploration artistique de leurs trajets quotidiens, ceux qu’ils parcouraient pour venir à l’hôpital, physiquement et mentalement. Le projet est né d’un constat partagé par l’équipe : l’hôpital de jour était perçu comme un espace contenant et sécurisant, tandis que l’extérieur semblait instable, jugeant, parfois menaçant.
À travers dix séances de deux heures, les participants ont été invités à observer et à représenter ces passages entre l’intérieur et l’extérieur, en s’appuyant sur deux médiums : le collage et la photographie.
Le collage, par son langage accessible et ludique, a permis une première approche des formes, couleurs et textures, facilitant l’entrée dans la démarche artistique. La photographie, quant à elle, a offert aux jeunes une posture d’observateur actif, leur permettant de questionner leur environnement tout en légitimant un rapport plus libre à l’espace public. Progressivement, les sorties hors de l’hôpital, appareil en main, ont ouvert un espace de réappropriation et de dialogue avec l’extérieur. Chaque séance s’est construite autour d’un temps de parole ritualisé, où les participants ont partagé leurs expériences et découvertes. Sur mon chemin a ainsi favorisé une approche sensible et collective du quotidien, où l’art est devenu un moyen de dépasser l’isolement et de transformer le regard porté sur soi et son environnement.




Objets au féminin
Période : Septembre 2019 – Octobre 2021
Equipe : Bérangère Bordez, Kadia Dabo, Kévin Cabaret, Clara Montrieul, Studio PetitMuller, Nicolas Verschaeve, Juliette Ulrich
Lieu : Bédarieux, Cessenon-sur-Orb, Lodève, Murviel-lès-Béziers, Saint-Pons-de-Thomières, France
Partenaires : ANCT (Agence Nationale de la Cohésion des Territoires), DRAC Occitanie (Ministère de la Culture), Région Occitanie, Département de l’Hérault, Musée de Lodève, MRAC, FRAC Occitanie Montpellier
Objets au féminin est un projet de recherche-action mené entre 2020 et 2023 dans le cadre d’ETWAS, imaginé par la guide-conférencière spécialisée en archéologie Bérangère Bordez, la designer de produit Kadia Dabo et l’artiste visuel Kévin Cabaret. L’initiative visait à interroger les représentations de la féminité à travers le prisme des objets, et à déconstruire les classifications sociales, culturelles et scientifiques qui attribuaient un genre aux artefacts et aux pratiques. Le titre, résolument provocateur, invitait à réfléchir sur les mécanismes arbitraires qui façonnent notre perception des objets.
Au cœur du projet se trouvait une exposition itinérante, conçue comme un parcours immersif et interactif. Parmi les pièces majeures, on retrouva le fac-similé d’un collier néolithique issu de la grotte de Traucade II – reproduction réalisée par ArkéoFabrik à partir de l’objet conservé au Musée de Lodève –, l’œuvre vidéo Marcher sur les choses de Marie Legros, prêtée par le FRAC Occitanie Montpellier, et le projet de design Au corps du réseau développé par Kadia Dabo et Jacob Lyon lors d’une résidence de designers de deux mois bénéficiant d’un soutien à la création et à la production. Ce dernier questionnait la transformation de la notion de parure à l’ère numérique, en montrant comment les objets personnels pouvaient devenir des extensions de l’identité dans un contexte connecté.
Le mobilier et la scénographie de l’exposition a été conçue par Kadia Dabo et Kévin Cabaret en collaboration le studio PetitMuller de Bilbao qui en a assuré la fabrication. Le mobilier, conçu pour faire corps avec les œuvres, s’articulait autour d’un cercle inclusif grâce à des structures autoportantes, permettant une installation aisée dans des lieux non dédiés aux expositions et une adaptabilité des socles aux différents types de publics. Ainsi, la scénographie offrait une expérience immersive, favorisant le dialogue entre médiateurs et visiteurs.
En parallèle, une série d’ateliers de médiation culturelle et de co-création fut organisée autour de l’exposition. À Saint-Chinian, six classes d’école élémentaire et deux classes de 6e participèrent à des ateliers dont la restitution fut réalisée sous forme de vidéo par Kadia Dabo, Kévin Cabaret et Juliette Ulrich, en raison des restrictions Covid. Des projets spécifiques furent également menés à Cessenon-sur-Orb et Murviel-les-Béziers auprès de classes de 3e et d’écoles élémentaires, avec des restitutions organisées dans les médiathèques locales ainsi qu’au Lycée professionnel de Saint-Pons-de-Thomières avec des sorties organisées au Musée régional d’art contemporain (MRAC) à Sérignan.
À Bédarieux, l’ancien bar Le Sévillan fut réhabilité pour l’été afin d’accueillir l’exposition et des ateliers participatifs, réunissant jeunes issus de quartiers populaires, habitants, touristes et professionnels. Dans ce lieu, Nicolas Verschaeve proposa l’atelier Bout-à-bout sur la relation entre habit, habitat, parure et genre, tandis que Bérangère Bordez animait des ateliers scientifiques sur les statues-menhirs régionales et leur rapport au genre. Un moment marquant fut l’atelier de co-création sur les coiffures, lié au futur projet « Après-shampooing », activé par Kévin Cabaret et documenté par la photographe Clara Montrieul, dont les photographies furent exposées en grand format lors des Journées Européennes du Patrimoine.
Ainsi, « Objets au féminin » ne se contenta pas de dresser un inventaire d’objets associés à la féminité, mais révéla les mécanismes de construction de ces catégories. En croisant archéologie, design et arts visuels, le projet offrit un espace de dialogue et de co-création, invitant chercheurs, artistes et publics à déconstruire les stéréotypes genrés et à repenser les relations entre le corps, les objets et le genre.










De la feuille à la forme
Période : Janvier 2019 – Octobre 2021
Equipe : Kadia Dabo, Kévin Cabaret
Lieu : Pays Haut Languedoc et Vignobles, France
Partenaires : Ligue de l’enseignement de l’Hérault; Villes et médiathèques d’Azillanet, Bédarieux, Capestang, Cessenon-sur-Orb, Laurens, Murviel-lès Béziers, Roujan; Musée régional d’Art Contemporain (MRAC) de Sérignan
De janvier 2019 à octobre 2021, De la feuille à la forme s’est déployé en parallèle de la recherche-action Objets-Souvenirs, renforçant un partenariat déjà établi avec la Ligue de l’Enseignement de l’Hérault et permettant aux deux dispositifs de se nourrir mutuellement. Ce projet a donné lieu à plus de 320 ateliers d’expression artistique à travers le Pays Haut-Languedoc et Vignobles, s’adressant aux bénéficiaires du RSA engagés dans un accompagnement psychosocial, sans jamais conditionner leur participation à leurs droits sociaux.
Conçus comme des espaces d’expérimentation collective, ces ateliers ont permis à des personnes isolées ou en grande précarité de découvrir l’écriture, le dessin et le collage comme moyens d’expression et de réinvention de soi. Chaque séance était pensée par Kadia Dabo et Kévin Cabaret comme un processus évolutif, où les œuvres produites nourrissaient les ateliers suivants, donnant naissance à plus de 200 micro-projets de co-création. L’implantation des ateliers dans des médiathèques a joué un rôle clé : ces lieux stratégiques de culture et de savoir sur le territoire offraient aux participants un cadre valorisant et ouvert, favorisant leur inscription dans la vie culturelle locale bien au-delà des séances.
L’isolement géographique et social, obstacle majeur à la participation, a été levé grâce à un minibus mis à disposition par la Ligue, permettant d’aller chercher les participants directement chez eux. Ce levier logistique a contribué au succès du dispositif, avec une fréquentation forte malgré l’absence d’obligation. Les sorties régulières au Musée Régional d’Art Contemporain de Sérignan ont renforcé cette dynamique, inscrivant les expériences des ateliers dans un contexte artistique plus large et favorisant l’appropriation de références culturelles contemporaines.
Sans le savoir immédiatement, nous avons appliqué des principes essentiels développés par Wilfred Bion : un cadre structurant mais souple, une attention fine aux dynamiques de groupe et une approche favorisant l’émergence d’une pensée autonome. De la feuille à la forme a constitué un véritable laboratoire humain, où l’art n’était ni un prétexte ni un simple outil pédagogique, mais un levier puissant d’émancipation. Il ne s’agissait pas tant de transmettre un savoir-faire que de créer un espace psychique et collectif où chacun pouvait repenser sa place dans le monde, à travers l’échange, la confrontation des imaginaires et la découverte d’une culture vivante et partagée



Rencontres du troisième type
Rencontres du troisième type a été un projet de médiation culturelle initié par Kadia Dabo et Kévin Cabaret d’ETWAS en collaboration avec Images/Ventenac, dans le cadre de l’exposition L’Adieu au sein du parcours d’art contemporain Horizons d’eaux #4 pendant l’été 2021.
Installé dans le jardin à l’entrée du lieu d’exposition, un bureau de médiation mobile conçu et activé par les artistes proposait aux visiteurs de participer (avec des rafraîchissements) à un dispositif sous forme de questionnaires d’interprétation libre pour explorer plusieurs niveaux de rencontre : entre la vidéo L’Adieu d’Yves Caro et l’installation Éblouissantes de Lilian Bourgeat, entre les œuvres et le lieu d’exposition, entre le public et les artistes-médiateurs.
S’inspirant du film éponyme de Steven Spielberg, Rencontres du troisième type a envisagé l’art contemporain comme un espace de rencontre avec l’inconnu, où l’observation, la découverte et le dialogue ont pris le pas sur une approche didactique figée. Il ne s’agissait pas tant d’expliquer les œuvres que d’en faire des points de départ pour une exploration collective : Comment voyez-vous l’œuvre ? Comment savez-vous ce que vous voyez ? Quel est votre rapport à ce que vous percevez ?
Période : Juillet 2021 – Septembre 2021
Equipe : Kadia Dabo, Kévin Cabaret
Lieu : Images/Ventenac, Ventenac-en-Minervois, France
Partenaires : DRAC Occitanie (Ministère de la Culture)






ETWAS Chantier
Lancé en 2016 par Kadia Dabo et Kévin Cabaret, ETWAS Chantier a été conçu comme une recherche-action explorant l’interaction entre art, design et pédagogie dans des contextes scolaires. Développé en collaboration avec des enseignants, des élèves et des acteurs culturels locaux, il visait à interroger la place de l’art dans le parcours éducatif et à expérimenter son potentiel en tant que levier d’innovation pédagogique.
Inscrit dans une démarche participative, le projet s’est construit sur quatre années d’expérimentation, évoluant en fonction des contextes et des besoins identifiés. Chaque année, une nouvelle exposition itinérante, imaginée avec des artistes invités par Kadia Dabo et Kévin Cabaret, était installée dans les établissements scolaires et servait de point de départ aux interventions. De nouvelles méthodologies étaient mises en place avec les équipes éducatives, donnant naissance à des formes variées de collaboration : montage de projets avec les enseignants et les élèves, commissariat et scénographie d’expositions avec les classes, médiation culturelle auprès de différents publics, ateliers de co-création, conception et fabrication de mobilier d’exposition, design graphique, édition et documentation des processus, ainsi que la mise en place de dispositifs de restitution et de transmission.
De 2016 à 2021, ETWAS Chantier s’est déployé dans plusieurs établissements scolaires du Saint-Chinianais, notamment à l’école élémentaire et au collège de Saint-Chinian. Ce travail s’est nourri de l’implication directe des élèves, des enseignants et des familles, qui ont participé activement aux différentes étapes du projet. Chaque action menée a renforcé le lien entre les jeunes et la culture contemporaine, en faisant de l’art un outil de dialogue, d’émancipation et de transformation.
Au-delà de l’apprentissage artistique, cette recherche-action a ouvert un espace de réflexion collective sur la manière dont les espaces scolaires peuvent être réinvestis comme lieux d’expérimentation et d’échange. En engageant les élèves non seulement comme participants, mais aussi comme co-auteurs des projets, et en impliquant les familles dans les restitutions publiques, ETWAS Chantier a contribué à renforcer le lien social et à favoriser une approche inclusive et partagée de la culture.
Période : Juillet 2016 – Mars 2020
Equipe : Kadia Dabo et Kevin Cabaret (développement et direction artistique, culturelle et pédagogique), Guilhem Causse, Jörg Neitzert, Paul Lappin, Thomas Arthur Spallek (artistes et designers invités)
Lieu : Ecoles primaire de Saint-Chinian, Roquebrun, Cazedarnes, Collège de Saint-Chinian, France
Partenaires : DRAC Occitanie (Ministère de la Culture), Ministère de l’Education Nationale, Ville de Saint-Chinian, Ville de Cazedarnes, Ville de Roquebrun, Associations des parents d’élèves





Le Tissu Social
Le Tissu Social est un projet initié par Kadia Dabo et Kévin Cabaret, explorant la mémoire ouvrière de l’industrie textile de la Montagne Noire à travers une démarche intergénérationnelle et inclusive. Conçu en dialogue avec d’anciennes ouvrières du textile aujourd’hui résidentes de l’EHPAD Rouanet Iché, des adultes en situation de handicap du Foyer Frescatis et des travailleurs sociaux, il a tissé des liens entre parcours de vie, savoir-faire et récits individuels.
En partenariat avec ces structures et le musée départemental du textile de Labastide-Rouairoux, les ateliers ont réuni des échanges intergénérationnels et une exploration approfondie de la mémoire sensorielle du quotidien des anciennes ouvrières de l’usine, à travers la pratique du collage. Plus qu’une collecte de témoignages, l’expérience partagée de la création a permis d’explorer la mémoire du travail et d’en proposer une réinterprétation plastique.
L’aboutissement du projet a pris la forme d’une exposition au musée départemental du textile lors des Journées Européennes du Patrimoine 2019. Présentant des collages imprimés sur textile et enregistrements sonores avec la magnifique voix de Françoise Tailhades cette installation a offert un espace de restitution et de rencontre, où les participants ont partagé leur expérience avec le public.
Par son approche sensible et participative, Le Tissu Social interroge la place des récits ouvriers dans la mémoire collective et affirme le rôle de l’art comme outil de transmission et d’inclusion.
Période : Juin – Septembre 2019
Equipe : Kadia Dabo, Kévin Cabaret
Lieu : Labastide-Rouairoux, Saint-Pons-de-Thomières, France
Partenaires : ASEI Foyer Frescatis, Musée départemental du textile de Labastide-Rouairoux, EHPAD Rouanet-Iché





Open Your Eyes!
Depuis 2013, un partenariat entre l’école maternelle Frescatis et le Lycée professionnel Jacques Brel donne vie au Carnaval annuel de Saint-Pons-de-Thomières. Ce projet intergénérationnel vise à fédérer les établissements scolaires de la ville autour d’un moment de création collective et de partage. Porté par les élèves de seconde ASSP (Accompagnement, Soins et Services à la Personne), il s’articule autour de la transmission d’une chorégraphie aux élèves de maternelle, qui sera ensuite présentée lors du défilé de Carnaval.
À partir de 2018, le projet s’est enrichi avec la participation de l’association ETWAS avec Kadia Dabo et Kévin Cabaret, qui ont introduit une nouvelle dimension artistique en travaillant avec les lycéens sur la création des costumes et l’identité visuelle de l’événement. À raison de cinq à six ateliers par an, le projet s’est structuré autour de plusieurs étapes.
La conception des costumes a été pensée à partir des choix musicaux des élèves, les transformant en une extension visuelle des chorégraphies, mêlant couleurs, formes et symboles. Les lycéens ont expérimenté la production et la reproduction de motifs sur textile, explorant différentes techniques plastiques pour donner naissance à des costumes uniques. Un travail sur la diversité des corps a permis d’aborder les questions d’acceptation de soi et de regard sur les autres, en prenant en compte la morphologie et l’identité de chacun, notamment dans un groupe d’adolescents.
Les élèves ont également conçu l’affiche et les éléments graphiques liés à la communication de l’événement. Enfin, des temps d’échange et de co-construction avec les élèves d’ASSP ont été mis en place afin de réfléchir ensemble à la conception, la mise en œuvre et l’évaluation d’ateliers d’arts visuels destinés aux enfants de maternelle.
À travers Open Your Eyes!, l’art s’est affirmé comme un outil fédérateur et un vecteur d’expression, permettant aux élèves de s’impliquer activement dans un projet collectif, tout en développant leur regard critique et leur créativité.
Période : Janvier 2018 – Février 2020
Equipe : Kadia Dabo, Kévin Cabaret
Lieu : Saint-Pons-de-Thomières, France
Partenaires : Lycée professionnel Jacques Brel, Ecole primaire Frescatis, EHPAD de l’Hôpital de Saint-Pons, ASEI Frescatis, Association Sud Loisirs






L’identité des lieux
En 2017, l’hôpital de jour pédopsychiatrique L’Oasis à Saint-Maximin-de-la-Sainte-Baume a commandé un projet artistique visant à structurer et transformer son environnement de travail. Pensé et mené par Kadia Dabo et Kévin Cabaret, ce projet a permis d’impliquer activement les enfants accueillis et l’équipe soignante dans une démarche de création collective.
Ce projet reposait sur trois axes fondamentaux : établir des repères dans l’espace hospitalier, utiliser la mémoire comme levier de création et permettre aux usagers de s’approprier leur environnement, tant physiquement que mentalement. En deux journées pleines, plusieurs installations pérennes ont été conçues et mises en place, contribuant à une meilleure lisibilité des lieux et à un sentiment renforcé d’appartenance.
Avec les enfants, un travail d’expérimentation autour de la peinture et des formes en bois a été mené. En manipulant différentes tailles et textures, ils ont pu créer une œuvre collective interactive et modulaire, installée dans leur espace dédié. Cette fresque évolutive offrait la possibilité de recomposer sans cesse de nouvelles perspectives visuelles.
L’équipe soignante a été invitée à explorer ses souvenirs et ses attachements aux lieux à travers une série de dessins inspirés des anciens et nouveaux locaux. En combinant différentes formes et éléments graphiques, une composition visuelle collective a émergé, traduisant une mémoire partagée de l’espace. Ces compositions ont été projetées et transposées sur les murs, contribuant à l’identité visuelle du lieu.
Un dernier volet du projet a permis de structurer et clarifier l’organisation spatiale de l’hôpital de jour en concevant et en installant un système de signalétique. Conçues par Kadia Dabo et Kévin Cabaret, des plaques modulables fabriquées à la main en frêne local par un menuisier ont été mises en place pour identifier clairement les différents espaces et permettre leur réaffectation si nécessaire. Ce dispositif personnalisable facilitait l’appropriation des lieux par les usagers tout en améliorant leur repérage.
Ainsi, L’identité des lieux a constitué une réponse sensible et adaptée aux besoins exprimés par l’hôpital de jour. En alliant arts visuels et design, ce projet a permis de transformer durablement l’espace, favorisant le bien-être et l’autonomie des usagers.
Période : Mai 2017
Equipe : Kadia Dabo, Kévin Cabaret
Lieu : Saint-Maximin-de-la-Sainte-Baume, France
Partenaires : Hôpital de jour pédopsychiatrique L’Oasis







